Cours Les bonnes (c'est pas pr rien qu'il y a le personnage Claire dedans.. )

Les bonnes
Jean Genet
(1947)

Deux bonnes, soeurs, préparent un meurtre, celui de la maîtresse de la maison et de sa fille de façon particulièrement violente.

Le dénouement initial: les deux bonnes sont d'accord pour tuer la maitresse. Mais d'un autre côté, Jean Genet change le dénouement: la maitresse s'en va donc Solange et Claire décident de continuer la scène en s'appropriant le poison de tilleul, donc en se suicidant. ( cf: Rodogune)

Introduction

I / Rôle et sens des didascalies

1.Dans la mise en scène

Dans ce passage, les didascalie jouent tout d'abord le rôle de mise en scène. Elles montrent qu'il y a beaucoup de mouvements symboliques: ex: le fait de s'asseoir dans le fauteuil de sa maîtresse ("elle s'asseoit dans le fauteuil") du fait d'être épuisée de jouer les meurtrières qui n'arrivent pas à ses fins. On retrouve plus tard cette exaspération à la dernière ligne "elle se tient les poignets".

2. Une mise en abyme

Elles montrent aussi que les deux soeurs jouent une deuxième fois lors de l'affrontement dans cette scène, elles font du théâtre dans le théâtre, c'est donc une mise en abyme du théâtre dans le théâtre. Elles annoncent aussi la condamnation pour Solange.ex: Quand Claire joue le rôle de sa maitresse (autre mise en abyme).

3. Implication du public

Elles ont aussi un rôle préventif grâce à la gestuelle qui est révélatrice de ce qu'il va se passer.( on fait tomber le 4° mur) => Claire morte et Solange en justice. Le spectateur devient alors témoin et juge de cette scène, de cette opinion publique mobilisé pour se mettre pour ou contre les soeurs papins. Elles impliquent donc le public à réagir. ex à la dernière ligne: "les menottes": emprisonnement déjà amplement présenté dans le texte.


II / Psychologie des deux soeurs

1.Description des caractères des deux soeurs

Claire: dominante, refuse l'échec, force de caractère, tendance à aller de l'avant, et dans le rejet total "Ah! Mais non!" utilise impératif d'ordre qui correspond parfaitement à son caractère.
Tandis que Solange: est démissionnaire dans cette scène, a le rôle de la soumise, a de la lassitude, vouée à l'abandon, inquiète "Parle mais tout bas": elle a peur d'être victime de son propre crime: montre ses regrets, ses atermoiements (doutes).

2. Leur comportement dans cette scène

(l.9) Solange: "Ne restons pas"
(l.10) Claire: "Reste!"
Montre la fatigue physique de Solange "morte de fatigue"
Claire: " nous resterons jusqu'à la fin, il te faut des forces" ---> expression de sa volonté et de son bon droit.
La ponctuation dans les répliques de Claire montre sa détermination ( phrases exclamatives et longues ) tandis que les répliques de Solange sont courtes, interrogatives ou en suspense.
" tu es lâche " : injure sa soeur en coupant toutes issues de secours en l'humiliant. Elle veut mener le jeu avec l'élément perturbateur de son projet qui est Solange.


III / Une solidarité entre les deux soeurs

"Nous sommes tout au bout"
"Nous irons jusqu'à la fin"
"nous n'aurons plus une minute à perdre"
Il y a déja une communion dans le crime
mais leur solidarité est aussi montré par l'utilisation du "je" et du "tu"
"Tu seras condamnée"
"Tu seras seule pour vivre"
Claire a totalement sellé, reconnu le destin tragique de sa soeur qui va se retrouver seule.
Mais elle essaye de la rassurer en disant que même morte, elle seront encore solidaire.
" N'oublies pas que tu me portes en toi" (l.16)
----> le seul moyen de vivre à deux, les mêmes destins. Il y a alors une union qui se crée et Solange devient le réceptacle de l'âme de sa soeur Claire.
(l.17)"Nous serons libres, belles et joyeuses" : trimétrie de trois adjectifs qui créent un enthousiasme, une exaltation de la mort: une sorte de liberté pour les deux.
Elles échappent donc à l'angoisse de la séparation car l'ame de Claire restera dans le corps de sa soeur Solange quoiqu'il arrive : sorte d'idéalisation de leur avenir qui s'opposent à la violence des propos de Claire.

Conclusion: La violence est marquée par l'affrontement des deux soeurs. Elle se manifeste dans une espèce de fatalité (l'immobilité de Solange en est une). Les personnages semblenet liésà un destin qui leur sera fatal.Après tout le théâtre n'est qu'illusion et le spectateur n'est là que pour apprécier les qualités de ce jeu


Question possibles:
Pourquoi y a-t-il cette mise en abyme?
Le théâtre peut-il être véridique?